Un manoir, un journal, un regard dans l’ombre
L’histoire commence comme un murmure gothique : Adeline, une jeune écrivaine à l’âme un peu solitaire, hérite d’un manoir ancien chargé de secrets. Et parmi ces murs silencieux, elle découvre le journal d’un membre de sa famille… et sent très vite qu’elle est observée. Zade, son « harceleur », son obsession, n’est jamais loin.
Et c’est là que H.D. Carlton joue avec nos nerfs, mais aussi avec notre curiosité. Elle nous met dans la peau d’une héroïne qui sait qu’elle est suivie, traquée même, mais qui ne peut s’empêcher d’être fascinée. Et nous, lecteurs, on devient un peu comme Adeline : pris dans le filet, tiraillés entre la raison et l’envie.
L’amour, quand il devient énigme
Ce que j’ai adoré, c’est que Haunting Adeline ne cherche jamais à nous rassurer. Ce n’est pas une histoire où l’on t’explique dès le départ qui est le « gentil » et qui est le « méchant ». Zade, cet homme de l’ombre, est aussi effrayant que captivant. Il est l’archétype du « dark hero » poussé à l’extrême : hamanipulateur, dangereux, mais guidé par une forme d’amour qui dépasse les conventions. Et pourtant, jamais je ne me suis sentie trahie par l’autrice. Parce que derrière la noirceur, elle nous donne des clés. On comprend que tout ce trouble, toute cette tension, sert à raconter autre chose : la complexité du désir. Le pouvoir que certaines femmes reprennent sur leurs propres pulsions. La façon dont la fiction nous offre un espace sûr pour explorer l’interdit.
Et Adeline… elle n’est pas une simple victime. Elle est intelligente, elle doute, elle se questionne. Elle incarne ces héroïnes modernes, tiraillées mais fortes, qui n’ont pas peur de regarder en face ce qu’on leur a appris à fuir.
Une œuvre qui en dit long sur nous
Ce que j’aime particulièrement dans ce roman, c’est qu’il ne s’adresse pas seulement à notre cœur de lectrice, mais aussi à notre esprit. Il y a une vraie réflexion, en filigrane, sur la société, sur nos rapports à la violence, au trauma, au sexe, au pouvoir. Ce n’est pas un simple jeu érotique : c’est une exploration intime des peurs, des blessures, des fantasmes qu’on n’ose pas toujours nommer à voix haute.
On pourrait facilement le critiquer, le juger trop sombre ou trop provocant. Mais je crois que ce serait passer à côté de ce qu’il offre : une liberté. Celle de lire une histoire d’amour sans filtres, sans morale imposée, avec toute sa complexité. Carlton ose parler de ce que beaucoup n’osent qu’effleurer — et ça, pour moi, c’est une forme de courage artistique.
Pourquoi tu pourrais l’aimer, toi aussi
Tu l’aimeras peut-être parce que tu recherches un frisson différent. Parce que tu en as marre des romances prévisibles. Parce que tu veux ressentir quelque chose de fort, même si ça pique un peu. Ou tout simplement parce que tu veux plonger dans un roman qui ne te prend pas pour une enfant, mais qui te fait confiance pour naviguer entre le bien, le mal, et tous les entre-deux.
Haunting Adeline ne cherche pas à plaire à tout le monde — et c’est précisément pour ça qu’il touche autant de lectrices. Il te bouleverse, te dérange, puis t’enlace dans une forme d’amour que tu n’attendais pas. Et une fois que tu refermes le livre… tu n’es plus tout à fait la même.
C’est cru, parfois brutal, mais d’une justesse émotionnelle rare. C’est une lettre d’amour à toutes celles qui n’ont pas peur d’aimer dans l’obscurité.
Et si tu aimes la dark romance, la vraie, celle qui fait battre le cœur un peu trop fort ? Ce livre, c’est un rite de passage.
Je ne peux pas te promettre que tu l’aimeras.
Mais je peux te promettre que tu t’en souviendras.